Qui était Jean Herold-Paquis ? Jean Hérold. Né le 4 février 1912 à Arches, dans les Vosges, orphelin, il se lance dans le journalisme sous le nom de Jean Hérold-Paquis, d’abord en province, puis à Paris. En 1937, il devient célèbre en s’engageant dans la Bandera Jeanne d’Arc aux côtés des nationalistes pendant la guerre d’Espagne. Une grave maladie le fait réformer et d’avril 1938 à mars 1939, il assure les émissions en langue française à Radio-Saragosse, dans le camp franquiste. Il fonde également l’Association des amis de Radio-Saragosse, qui compte jusqu’à 18 000 membres. En 1939, il a l’occasion de rencontrer le maréchal Pétain, nommé ambassadeur de France en Espagne, accrédité auprès du général Franco. Il revient en France en 1939 et participe, malgré sa mauvaise santé, à la drôle de guerre… Après l’armistice, il reprend sa carrière de journaliste à L’Éclaireur de Nice, puis est nommé délégué à la propagande par Pierre Laval. C’est un national-socialiste convaincu… Oui, il prône la collaboration dans de nombreux meetings, adhère au Parti Populaire Français de Jacques Doriot, est membre du comité d’honneur de la Waffen SS et devient éditorialiste au Radio-Journal de Paris en 1942, puis speaker à Radio-Patrie. La phrase qu’il répète inlassablement : « L’Angleterre, comme Carthage, sera détruite » lui attire la haine de ses ennemis et il échappe à un attentat en 1944. En août 1944, il quitte Paris pour l’Allemagne… Il y poursuit ses chroniques à l’antenne de Radio Patrie, qui émettait depuis le territoire allemand. Quand l’Allemagne est envahie, il tente de fuir. Ayant cédé au frère du ministre Abel Bonnard sa place dans l’avion qui emmène Pierre Laval en Espagne, puis ayant réussi à gagner la Suisse, les autorités helvétiques le livrent à la France le 8 juillet 1945. Il est alors incarcéré à la prison de Fresnes… Jugé le 17 septembre suivant, il est condamné à mort par la Cour de justice et exécuté le 11 octobre 1945 au fort de Châtillon. Il laisse un livre de souvenirs, écrit en prison : Des illusions… Désillusions (15 août 1944 – 15 août 1945), republié ici avec son autre livre L’Angleterre comme Carthage… dans le volume intitulé Mémoires aux Éditions Déterna. Quel est l’intérêt de ses Mémoires ? C’est un témoignage riche d’enseignements sur l’entre deux-guerre et la IIe Guerre mondiale par un acteur de premier plan qui, depuis son engagement dans la guerre civile espagnole, a toujours mis sa peau au bout de ses idées… Mémoires de Jean Hérold-Paquis, éditions Déterna, préface de Xavier de Magallon, collection « Documents pour l’Histoire », 372 pages, 31 euros.
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