Votre livre, sorti récemment, est déjà un succès ; quels lecteurs touchez-vous ? Ce livre est politiquement incorrect, il n’a pas les échos des grands médias, mais qu’importe, le bouche-à-oreille a fonctionné à merveille. Il touche les nombreux militaires, officiers et sous-officiers qui ont participé à la guerre d’Algérie et qui ont été témoins de l’efficacité des troupes supplétives, notamment au cours des opérations du « plan Challe » qui ont emporté la victoire de l’armée française sur le terrain. Enfin, il touche aussi les Pieds Noirs, également victimes de la politique d’abandon du gouvernement de l’époque, et enfin de tous les nostalgiques, et ils sont nombreux, de notre Algérie Française. Vous accusez le gouvernement de l’époque d’être le grand responsable du drame vécu par les harkis. Ne pensez-vous pas que l’indépendance de l’Algérie, dans le contexte international de l’après-guerre était inéluctable ? Pouvez-vous vous en expliquer ? Dès la fin de la IIe Guerre Mondiale, attisés par les Américains d’une part et par les Soviétiques d’autre part, les mouvements indépendantistes plus ou moins embryonnaires avant la guerre se sont développés rapidement et parfois violemment. L’indépendance de nos colonies et de l’Algérie, cette dernière statutairement département français, était donc inéluctable. Concernant l’Algérie plus particulièrement, il y avait une façon de négocier cette indépendance tout en ménageant certains intérêts français. Il s’agissait, pour ce faire, de ne pas reculer systématiquement face aux exigences du FLN lors des accords d’Évian. Il fallait aussi les faire respecter dès le 19 mars 1962, alors qu’ils furent immédiatement et systématiquement violés par le FLN. Il fallait faire intervenir l’armée pour faire respecter ces accords et non la maintenir dans cette passivité criminelle ordonnée par De Gaulle à travers les instructions imposées par Messmer de laisser les soldats l’arme au pied. Concernant les harkis, Pierre Messmer, après leur avoir promis protection et avoir garanti leur repli sur la métropole, s’est parjuré quelques jours avant l’indépendance, interdisant formellement aux officiers d’assurer leur rapatriement, les livrant ainsi aux représailles sanglantes du FLN. De Gaulle et son gouvernement sont totalement responsables du drame des harkis. Nos frères d’armes les Harkis, Philippe de Parseval, éditions Dualpha, 234 pages, 27 euros. Pour commander le livre, cliquez ici.Du même auteur chez le même éditeur La Dérive du Continent Africain Paul de Chazelles, le général oublié Nos Guerres oubliées Laszlo Szabo, un « maréchal » de la Légion Nos frères d’armes les Harkis
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