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La Turquie entre coopération et tensions (entretien avec Patrick Brunot)
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Patrick Brunot vient de publier aux Éditions de L’Æncre Géopolitique de la Turquie

Brunot Patrick quadri ‌

Docteur d’État en Sciences Politiques de l’Université de Paris II, conseiller scientifique de l’Académie de Géopolitique de Paris, ancien auditeur de l’IHEDN, Patrick Brunot est avocat à Paris et juge-médiateur à la Cour Internationale d’Arbitrage de Genève (CIMEDA), il est également co-auteur du Que Sais-Je ? sur la Tchétchénie (N°3332) et auteur de celui sur la Contrefaçon (N°2302).
« Il est évident que la définition de la démocratie pour les Turcs n’est pas la mêmeque pour les autres pays d’Europe »
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

Pour en savoir plus sur Patrick Brunot, cliquez ici
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‌ Couv Geopolitique Turquie

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à la Turquie et à sa place dans le monde ?

Je me suis intéressé à plusieurs pays, mais me suis interrogé sur la Turquie car je ne comprenais pas les exercices d’équilibrisme que fait la diplomatie turque en adhérant à l’OTAN tout en achetant des armes à Moscou, en reconnaissant Israël tout en ayant de bonnes relations avec l’ensemble des États musulmans, en renonçant à l’Union Européenne tout en reconnaissant qu’elle est son premier partenaire commercial, et plus récemment en refusant d’appliquer les sanctions à l’égard de la Russie tout en soutenant la résistance ukrainienne.

La Turquie veut–elle toujours autant en 2025 intégrer l’Union Européenne qu’en 2000, soit il y a un quart de siècle ?

Bien qu’associée à l’Union Européenne, l’opinion publique turque de même que celles en Europe y sont largement défavorables.

J’ai vite compris que le Turc n’acceptait pas de rester second. Partagé entre le repli passéiste, les convoitises avec le monde musulman, les ententes avec les ex-républiques soviétiques et les relations avec l’Europe, la diplomatie turque consiste à agir sur plusieurs fronts tout en s’efforçant d’équilibrer ses relations avec les grandes puissances.

La Turquie actuelle est beaucoup moins intéressée par une adhésion pleine et entière à l’Union Européenne qu’elle peut l’avoir été dans le passé. Ses relations oscillent entre coopération et tensions (droits de l’Homme, libertés politiques, expansion maritime).

40 % du commerce turc se fait avec l’Europe dont sont originaires 65 % des investissements. Avant le conflit ukrainien, la Turquie était le premier investisseur étranger en Ukraine.

Enfin, la Turquie est bien consciente qu’elle aurait de réelles difficultés à assimiler l’acquis communautaire global et la division de Chypre suffit à elle seule à empêcher son adhésion.

Quel regard portez-vous sur le régime de Recep Tayyip Erdoğan ?

Il est évident que la définition de la démocratie pour les Turcs n’est pas la même que pour les autres pays d’Europe. Les trois pouvoirs sont peut-être séparés, mais ils sont superposés et l’Armée comme la justice dépendent étroitement du cabinet présidentiel.

Quant à la notion de parti politique, elle est différente de celle en Europe. Il s’agit d’associations parfois secrètes qui détiennent la réalité du pouvoir et peuvent le cas échéant fomenter les coups d’État comme celui mené par Muhamet Fethullah Gülen les 15 et 16 juillet 2016 qui avait entraîné plus de 300 morts et des milliers d’arrestations.

Quelles sont véritablement les relations de la Turquie avec les grandes puissances : la Russie de Vladimir Poutine, les États-Unis de Donald Trump, la Chine de Xi Jinping… et quelles sont-elles avec Israël et l’Iran ?

La Russie est un partenaire privilégié pour la Turquie qui occupe la deuxième place derrière l’Allemagne dans ses échanges commerciaux et la première dans les fournitures énergétiques. Quant à ses relations politiques, elles sont aléatoires compte-tenu de la situation de la Crimée et des accès à la Mer Noire.

S’agissant des États-Unis, les relations sont satisfaisantes dans le cadre de l’OTAN d’autant que la Turquie a accepté l’installation de la base américaine à Incirlik qui est déterminante dans la stratégie américaine pour cette zone d’influence du sud Caucase et de l’Asie Centrale.

Quant à la Chine, ses relations commerciales sont excellentes dans tous les domaines. La seule difficulté politique concerne la question des Ouïghours en Chine comme pour l’Inde avec le Cachemire.

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023, la Turquie a rompu ses relations avec Israël et soutient le Hamas. Les relations commerciales perdurent tout de même.

Enfin, avec l’Iran, les incompréhensions de nature religieuse persistent, mais la nucléarisation qu’envisage Téhéran entraînerait, le cas échéant, celle de la Turquie et de l’Arabie Saoudite.

Le rôle et l’influence des États-Unis est ici déterminant.

Géopolitique de la Turquie, Patrick Brunot, Éditions de L’Æncre, collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », 108 pages, 17 €

Pour obtenir "Géopolitique de la Turquie", cliquez ici
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Parmi nos dernières parutions :


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Couv Americanisationsocietefrancaise

L’américanisation de la société française

Auteur : Yannick Sauveur

Éditeur : L'Æncre

Collection : À nouveau siècle, nouveaux enjeux !

ISBN : 9782368761120

Nombre de pages : 310

Prix : 35 €

À partir de 1947, l’impérialisme culturel via les courroies de transmission de la CIA, et avec la complicité des leaders d’opinion, pénètre tous les domaines de la culture, au sens large, littérature, chanson, musique, arts, restauration, tourisme. Plus inquiétant et plus grave, la disparition du français au profit du globish est l’aspect le plus visible de l’américanisation avec la complicité des élites.

Pour obtenir "L’américanisation de la société française", cliquez ici
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Comment les animaux pansent/pensent les humains ?

‌ Couv Comment animaux pansent

Auteur : Jill Manon Bordellay

Éditeur : Dualpha

Collection : Patrimoine des héritages

ISBN : 9782353746729

Nombre de pages : 154

Préface : Me Arno Klarsfeld

Prix : 23 €

Comment un chien « pense »-t-il son maître ? Comment un cheval de courses « perçoit »-t-il son entraîneur ? Mais également, comment une truie conduite à l’abattoir « ressent »-elle son destin ? Si les animaux ont de réelles capacités cognitives, ils ont également le pouvoir non pas de nous guérir, mais de soulager nos maux. On ne peut désormais plus douter des capacités cognitives et émotionnelles d’êtres vivants capables de « penser » et de « panser » l’humain.

Pour obtenir "Comment les animaux pansent/pensent les humains ?", cliquez ici
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Et parmi nos meilleurs succès :

L’échec du socialisme à l’étranger et en France (volume 1)

La malédiction du socialisme
Ce premier volume de l’échec du socialisme fait le constat, à partir des promesses électorales et de leur mise en application, de la « malédiction du socialisme au pouvoir », du « socialisme scientifique » qui a implosé à Moscou en 1991 et dans les démocraties dites populaires dès 1989 malgré les tentatives de réformes Gorbatcheviennes. Il en est résulté la mort du communisme dans ses incarnations politiques et la fin des illusions révolutionnaires et de la promesse de « l’avenir radieux ». Le bilan apparait désormais globalement négatif y compris pour les pays d’Asie et pour les nouvelles démocraties post totalitaires qui ont répudié le communisme ainsi que les pays décolonisés du Maghreb et même – à l’exception du Vénézuela – les États latino-américains. Les sociales démocraties du nord de l’Europe, anciennes vitrines sociale-démocrates, ont modifié leurs programmes et actions pour un « socialisme réduit aux acquêts. »
Christian Bigaut, éditions L'Æncre, collection “Nouveaux enjeux du XXIe siècle”, 376 pages, 41 €.

Pour obtenir "L’échec du socialisme à l’étranger et en France (volume 1)", cliquez ici‌‌

L’échec du socialisme. François Hollande, le liquidateur (volume 2)

Pourquoi le socialisme ne marche pas
Ce deuxième volume de l’échec du socialisme examine les engagements pris par François Hollande (« mon adversaire c’est la finance ») et la difficile mise en application qui se traduira par l’inversion des mesures et actions réalisées avec le CICE, crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, la tentative de la déchéance de nationalité, puis le vote de la loi travail avec l’article 49-3 de la Constitution rappelant la conversion des socialistes au libéralisme le 23 mars 1983. Le quinquennat Hollande (2012-2017) confirme le décalage entre les promesses et les résultats, souligne l’écart des socialistes entre leur Européanisme – fils de l’idéologie internationaliste – remontant à Guy Mollet et activé par François Mitterrand et leur nature qui les place dans la dépendance d’un État nation régalien avec la tentative de conservation des acquis sociaux qui aboutit à la déception, à l’échec et à l’alternance. Le socialisme demeure prisonnier de la contradiction entre le « changer la vie » de 1981 et le « tournant de la rigueur » : il n’a jamais assumé son ancrage dans l’économie de marché face à sa minorité restée anticapitaliste, fustigeant « l’ultralibéralisme » menaçant le modèle social et la mondialisation.
Christian Bigaut, éditions L'Æncre, collection “Nouveaux enjeux du XXIe siècle”, 268 pages, 33 €.

Pour obtenir "L’échec du socialisme. François Hollande, le liquidateur (volume 2)", cliquez ici‌‌

Heur(t)s et malheurs en Macronie

Préface de Pierre Cassen.
Cette nouvelle cuvée de « chroniques barbares », jamais trop longues, toujours pertinentes et subtiles, nous rappellent que la France a eu le luxe d’avoir eu en un an quatre Premiers ministres, de Borne à Bayrou en passant par Attal et Barnier. Jamais l’expression « on touche le fond » n’aura sans doute été plus appropriée qu’avec ces multiples changements de Premier ministre et leur misérable remaniement gouvernemental qui n’ont été que communication et tractations politiques ; de projet politique, aucun ! « Mais ce qui est nouveau (enfin presque), écrit Philippe Randa, c’est que tout cela se fait sans la moindre vergogne, sans le moindre vernis d’hypocrisie, sans même le moindre souci de faire croire que… »
Philippe Randa, éditions Dualpha, collection “Patrimoine des héritages”, 180 pages, 21 €.

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Tous nos livres sont sur www.francephi.com
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