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Un piège tendu par l’État
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Trois ans après Jean-Marie Le Pen, voici que son avocat belge, Ghislain Dubois, publie ses mémoires de combats, du moins, ceux liés au Front National et à Jean-Marie Le Pen. On suit donc ses affaires visant à défendre autant le Menhir que sa fille dans diverses affaires, tant en Belgique, qu’au Québec, ce qui fut pour moi une surprise. Toutefois, comme le titre du livre l’indique c’est ce qu’il convient d’appeler « l’affaire des armes de Le Pen » qui retient l’attention. C’est elle qui justifie la présentation de cet ouvrage plutôt succinct, mais aucunement dénué d’intérêt. Procédons d’abord à un léger rappel pour les plus anciens, à une courte mise en situation pour les plus jeunes. Le 22 mars 1999, devant le restaurant L’Huitrière à Bruxelles, des voleurs se donnant un mal fou, parviennent à pénétrer dans la voiture de Jean-Marie Le Pen et volent le téléphone portable qu’on ne pouvait apercevoir derrière les fenêtres opaques. Le détecteur de radar, le scanner, la Winchester, ses munitions, les gilets pare-balles, le gyrophare restent quant à eux dans le véhicule, n’intéressant visiblement pas les voleurs. Aucune arme ne fut volée. Rien de réellement de valeur ne manquait, hormis ce fameux portable. Étrange, d’autant plus que la police, rapidement avisée, s’occupa non pas du fameux vol comme tel, mais au contraire de ce qui n’avait pas été volé. Comme si tout cela n’avait été que mise en scène. On arrêta ainsi le chauffeur, le garde du corps, puis Le Pen lui-même, pour la possession de cet arsenal, détenu légalement, mais pour lequel manquait un permis belge. Le Pen et son garde du corps, Thierry Legier, furent donc inquiétés juridiquement en Belgique, en plus d’être salis publiquement et traités comme des « voyous ». Un autre bol de crapauds à avaler. Ça aurait pu être pire : si les procédures avaient débouché, l’inéligibilité aurait pu bloquer sa candidature présidentielle. On pourrait parler d’un simple fait divers, d’une anecdote, d’un « détail de l’histoire », mais tout dans cette affaire pointe vers les services spéciaux, voire les plus hauts échelons de l’État. Pour que tout le monde saisisse bien, dans cette affaire sur laquelle la lumière n’a jamais réellement été faite, le gouvernement dit démocratique n’hésita pas à tendre un piège à un élu démocratiquement élu. Au nom de la démocratie, au nom des valeurs républicaines, l’État n’hésita pas à enfreindre les principes dont il se gargarise à longueur de semaine. Car, malgré tout le salissage, le fait est que Le Pen n’est pas et ne fut jamais un ennemi de cette sacro-sainte démocratie, mais l’un de ses représentants légitimes. On peut bien se questionner sur le sens de la démocratie, lorsque l’État est prêt à de telles entourloupes allant à l’encontre même de ce qu’il prône. Mais la démocratie a le dos large. C’est en son nom qu’on bombarda l’Irak. C’est toujours en son nom qu’on affama des peuples. C’est pour la défendre qu’on tirât sur les gilets jaunes, traqua les trumpistes du 6 janvier, incarcéra les camionneurs canadiens… Qu’est-ce que la démocratie, sinon un simple apparat, comme l’avaient bien compris les communistes de la République démocratique d’Allemagne et de Corée du Nord ? Comment peut-on encore avoir foi en un système aussi cynique ? Ghislain Dubois, Les armes de Le Pen. Dualpha, préface de Jean-Marie Le Pen, 2022, 110 p., 17 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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