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« Avec concision, Alain Laubreaux rappelle le climat fiévreux
de cette époque que les vainqueurs

de la IIe Guerre mondiale
n’auront de cesse d’effacer de la mémoire de ces Français
qui “ont la mémoire courte”,
comme le reconnaîtra
le Maréchal Pétain.»
Entretien avec Philippe Randa, fondateur des éditions Déterna ; propos recueillis par Fabrice Dutilleul.

Pour en savoir plus sur Alain Laubreaux et ses livres

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Vous faites paraître dans votre collection « Documents pour l’Histoire » des éditions Déterna la réédition de De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre » d’août 1939 à mai 1940, le témoignage du journaliste Alain Laubreaux sur cette période assez méconnue de la IIe Guerre mondiale…

La première édition de ce livre est parue en 1944 sous le titre Écrit pendant la guerre. Peu diffusé vu la période, c’est un livre qui n’a pas eu à l’époque le retentissement qu’il aurait dû. Cette réédition le sort d’un oubli dommageable pour la juste compréhension de l’état d’esprit qui était alors celui des Français, des manipulations de l’opinion, de la lâcheté des dirigeants français d’alors…

Alain Laubreaux n’était pas n’importe qui…

Journaliste engagé à l’hebdomadaire Je suis Partout, c’est un chroniqueur dramatique qui, comme le rappelle Jean Mabire dans son avant-propos, « ne fut guère aimé ni des auteurs, ni des metteurs en scène, ni des acteurs, ni des directeurs de salle ; Ses opinions impitoyables et provocatrices lui valurent des haines tenaces (…) ». Devenu fasciste dans les années d’avant-guerre, arrêté en juin 1940 et condamné à mort par contumace en mai 1947, « il devait sortir de cette aventure tragique quasi oublié, alors qu’il avait été, un peu par la force des choses, un des hommes de lettres les plus en vue au temps de l’Occupation », ajoute-t-il.

De l’orage à la débâcle se situe donc juste avant son arrestation en juin 1940…

Oui, il a tenu un journal des événements qui se sont succédés depuis le mois d’août 1939 jusqu’aux semaines hallucinantes du printemps 1940. Avec concision, il rappelle le climat fiévreux de cette époque que les vainqueurs de la IIe Guerre mondiale n’auront de cesse d’effacer de la mémoire de ces Français qui « ont la mémoire courte », comme le reconnaîtra le Maréchal Pétain.

Oui, « en politique, rien n’est plus admirable que d’avoir la mémoire courte », assurait l’économiste et scientifique John Kenneth Galbraith…

Alain Laubreaux reconnait à l’époque que ses « révélations » n’apprendraient sans doute rien à personne durant ces années de guerre où elles allaient être publiées, mais, « peut-être plus tard, beaucoup plus tard, quand les témoins de ces jours maudits disparaîtront un à un et que la cruauté de nos malheurs s’estompera dans la mémoire des hommes, cela pourra-t-il former la matière d’un ouvrage non dépourvu d’intérêt historique. »

C’est incontestablement le cas et ces « choses vues et vécues » par un journaliste alors renommé et craint – avant qu’il ne soit condamné à mort et contraint à un exil définitif – contribuent à ce Devoir de Mémoire qui ne saurait être le monopole d’un seul camp, fusse-ce celui des vainqueurs.

De l’orage à la débâcle. La « drôle de guerre » d’août 1939 à mai 1940 d’Alain Laubreaux, avant-propos de Jean Mabire, 200 pages, 27 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Du même auteur,
également disponible :

La terreur rose d’Alain Laubreaux, avant-propos de Jean Mabire, 200 pages, 27 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

Pour obtenir ces deux livres, cliquez ici

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