Pourquoi ce titre « Imposture et Trahison » ? Parce que l’imposture et la trahison sont les deux mamelles auxquelles nos pseudos élites dirigeantes se suspendent goulûment pour téter le lait généreux de la République. Honneurs, prestige, plateaux télévisuels, parties fines, chauffeurs et pour certains, coke en stock. Qu’est-il resté de l’État-nation au bout de cinq années d’exercice du pouvoir macroniste ? Une coquille creuse. L’économie française est devenue celle d’un tiers-monde cossu : tourisme, châteaux, Joconde, champagne et cognac, une sorte de Disney Park, haut lieu de parades transgenres 2.0. Pour le reste, la Chine est devenue notre fournisseur principal… Mais en quoi votre essai est-il prémonitoire ? Prémonitoire ? Pas tant que ça en effet. En 2017, il ne fallait pas être grand clerc pour simplement prolonger les courbes et voir vers quoi tendaient les politiques conduites par les gouvernements successifs après mai 1981 et l’arrivée du socialiste Mauroy à Matignon. Depuis quatre décennies tout va de mal en pis dans le pays avec une nette accélération au cours des dernières présidences Sarkozy, Hollande et Macron. Mais à partir de 2017, les masques tombent définitivement… sauf pour ceux qui ne veulent rien voir ! Désormais nos dirigeants ne se cachent même plus pour brader ce qui reste de souveraineté, de patrimoine industriel et naturel – nos forêts surexploitées partent en Asie et nous reviennent sous forme de contreplaqué – ou de Services publics. Pensons aux hôpitaux laissés à l’abandon ! Ici M. Macron bat tous les records de cynisme et de désinvolture. La liquidation du parc nucléaire garant de notre indépendance énergétique en est un bel exemple. Après la fermeture de la centrale de Fessenheim – quelque deux mille emplois – nous découvrons que fin mars 2022 vingt-quatre réacteurs sur 56 sont à l’arrêt faute d’une maintenance adéquate, les autorités annoncent la réouverture d’une centrale à charbon… Bonjour l’économie décarbonée ! De tels choix sont emblématiques de politiques pétries de contradictions ne s’embarrassant évidemment d’aucun souci de cohérence et d’efficacité réelle. Ne parlons pas de l’éolien, ressource intermittente nécessairement adossée à des usines thermiques fonctionnant au gaz. Une extraordinaire arnaque qui enrichit l’Allemagne, détruit notre environnement et notre faune aérienne, produit une énergie subventionnée et ruine silencieusement le consommateur. Bref les classes dirigeantes, droite et gauche confondues, nous mentent en cachant leurs objectifs puisqu’il s’agit de faire du pays un sous-ensemble dissous au sein d’une unité plus vaste, l’Union européenne, elle-même élément périphérique de l’Amérique monde, puissance globale à vocation hégémonique. Selon vous, les oppositions ne vont jamais à la source du mal en ne dénonçant pas les causes premières de l’effondrement sociétal auquel nous assistons ? Insistons. Aucun des sujets cruciaux qui engagent l’avenir de la Nation n’a été abordé par les grands opposants durant la campagne présidentielle et celle des législatives. Un sommet a été atteint à l’occasion du débat de l’entre-deux tours où Madame Le Pen a soigneusement évité tous les sujets qui fâchent, ceux justement qui font ou devraient faire débat. Notons que tout se passe, sauf à quelques détails mineurs près, comme s’il existait un consensus implicite entre toutes les parties à propos de la pandémie – dont il est maintenant assuré que le virus mutant à répétition est un artefact – et de son traitement, de la vaccination obligatoire, des passeports vaccinaux. La septième vague qui se profile devrait être l’occasion de museler un peu plus la Nation. À quelques rares exceptions près et inaudibles parce que noyées dans le brouhaha médiatique dominant. Pas plus que n’est remise en cause la véridicité du caractère anthropique des désordres climatiques ou dénoncée la submersion migratoire qui s’accompagne de surdélinquance et de terrorisme… La liste n’étant pas close. L’engagement croissant de Paris aux côtés de l’Otan dans le conflit ukrainien devrait faire l’objet d’une opposition frontale. Or il n’en est rien. Au contraire nous nous enfonçons à grands risques dans une absurde et criminelle cobelligérance à la remorque de Londres et de Washington. Que conclure de ce tableau apocalyptique où s’entrecroisent impostures et trahison des élites ? Les soi-disant grands opposants au libéralisme débridé de l’État macronien, sont en réalité partie prenante du « Système ». Leur complicité est évidente. M. Mélenchon au soir du premier tour des présidentielles appelait formellement à voter pour le sortant : « Pas une voix à l’extrême droite » ! François Fillon – cet homme sans honneur - n’avait pas fait mieux en 2017… Quant à Mme Le Pen, tout se résume à sa complaisante soumission aux figures imposées du débat entre les deux tours. Aucun de ces deux piliers du régime n’a jamais parlé vrai en énonçant les mesures radicales qui seules pourraient sortir le pays de la mortelle impasse où il se trouve : sortie d’urgence de l’Union européenne et du commandement intégré de l’Otan lequel nous place sous la sujétion directe du commandement américain ; autonomie diplomatique et redéfinition des règles de Sécurité collective en Europe avec en vue un pacte de non-agression à l’égard de la Fédération de Russie ; moratoire sur les réformes dites « sociétales », celles notamment qui décomposent chaque jour davantage le tissu social, détruisent l’individu et la famille. Bref un vibrant appel en faveur du retour à un bon sens élémentaire. Or que font nos damnés opposants ? Ils se plient sagement aux exigences et autres contorsions d’un jeu qui n’a de démocratique que le nom. Ils ne servent pas le Système, ils sont en réalité le Système lui-même. Un trompe-l’œil républicain qui est une Imposture en marche et une Trahison permanente des intérêts vitaux du peuple français. Imposture et Trahison qui perdureront tant que le voile de l’illusion ne se sera pas déchiré. Or nous ne savons que trop que l’Histoire accouche dans la violence. Éditions Dualpha, 290 pages, 31 euros.
|