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Entretien avec Philippe Randa, co-auteur avec Roland Gaucher des « Antisémites » de gauche aux éditions L’Æncre
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Roland Gaucher et Philippe Randa ont jeté un pavé dans le marigot du conformisme politique en s’attaquant à un sujet sulfureux. Parce que tout ce qui touche aux juifs et à l’antisémitisme est toujours délicat dans le contexte d’hystérie médiatique. Et parce que, ni l’un ni l’autre n’étant de gauche, le pire dans leurs révélations était bien évidemment à craindre pour les tenants du politiquement correct. Lecture faite de leur livre, c’est incontestablement le cas.
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En France, la classe politique est quasi unanime à condamner l’attaque du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, contre Israël : seul le parti de la France insoumise fait entendre un autre son de cloche…
Remarquons qu’étrangement, les commentateurs, journalistes ou politiques, qui ne voient dans une telle posture politique qu’une démarche électoraliste, se gardent bien d’en tirer les évidentes conclusions. Certes, elles ne sont guère politiquement correctes et c’est sans doute là que le bât blesse le plus : constater chaque jour depuis des années maintenant que la gauche mélenchoniste cajole les populations d’origine extra-européenne et plus particulièrement musulmane pour obtenir leurs suffrages est une évidence… Pourquoi donc personne ne fait alors le constat que ces populations – qui ne doivent guère être horrifiées plus que cela par les actions du Hamas – représentent désormais dans notre pays une masse non négligeable (euphémisme) de citoyens français… capable, le cas échéant, de faire basculer une élection ? Certains veulent le vivre ensemble ? Oui, mais avec le Hamas, donc ! Ne leur en déplaise !
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Dans le titre de votre ouvrage, pourquoi le mot « Antisémites » figure-t-il entre guillemets ? Un certain nombre de dirigeants et de militants d’extrême gauche assurent qu’ils sont antisionistes, mais non pas antisémites, ce qui est parfaitement possible ; mais ils sont pro-palestiniens et considèrent la présence israélienne dans ce pays comme une occupation colonialiste, avec son lot d’attentats et de répressions sanglantes ; aussi peuvent-ils parfaitement basculer dans l’antisémitisme le plus radical. En revanche, il suffit de se référer à certaines phrases du célèbre théoricien de gauche du XIXe siècle, Joseph Proudhon, pour se rendre compte qu’il fut indéniablement antisémite, et l’on se demandera comment, dans ces conditions, des juifs ont pu, par exemple, fréquenter le Cercle Proudhon à Besançon… Ne pourrait-on faire la même remarque au sujet de Karl Marx ? Sans doute. Si nous avions repris dans notre livre certains textes extraits de Marx sans en indiquer la source, il n’est pas impossible que la loi Gayssot nous eût été appliquée. Pensez-vous qu’à l’intérieur du parti bolchevique il y ait eu, à certaines périodes, conflit entre éléments juifs et non juifs ? Évidemment. Dans l’élimination de Trotski, dans les procès de Moscou avant-guerre, une certaine dose d’antisémitisme n’est pas absente. Après la guerre, le procès dit du « complot des blouses blanches », fomenté par Staline et avorté du fait de son décès, est incontestablement antisémite. Il a été approuvé par tous les dirigeants communistes français de l’époque et par la clique de leurs « intellos »… Qui le leur rappelle ? La fin de Staline, survenue peu après, reste mystérieuse. Qui a enquêté à ce sujet ? Ajoutez que nous reproduisons une brochure signée Gédéon Hagonov, pseudonyme de Boris Souvarine, qui révèle l’antisémitisme de Staline à l’égard des juifs polonais, au temps du Pacte germano-soviétique. Qui rappelle cela, aujourd’hui ? Ce sujet de l’antisémitisme ne semble guère intéresser les chercheurs du CNRS ! Vous consacrez plusieurs chapitres aux historiens négationnistes, montrant que la grande majorité d’entre eux proviennent de gauche et d’extrême gauche. Pourquoi, à votre avis ? Sans doute parce qu’une insidieuse propagande a réussi à faire entrer dans les esprits que l’antisémitisme était le fait exclusif de gens de droite et d’extrême droite, exactement comme, pendant très longtemps après la IIe Guerre mondiale, la collaboration française avec le IIIe Reich passait pour le fait des mêmes gens alors que la résistance aurait exclusivement été de gauche et d’extrême gauche. Aussi, les foudres de la justice, depuis la première loi liberticide Pleven, se sont-elles portées quasi-exclusivement sur les journalistes, écrivains et militants nationalistes, laissant par là même le champ libre aux gens de gauche et d’extrême gauche de s’exprimer. D’autant que ceux-ci le faisaient généralement au nom de la lutte contre le sionisme assimilé à une forme d’impérialisme, selon eux, quasi-fasciste. Puis, à la fin des années 70 du siècle dernier s’est déclaré le « scandale » des historiens révisionnistes qui remettaient en cause l’existence des chambres à gaz homicides. Le déchaînement médiatique et judiciaire contre eux a été tel qu’on n’a pu continuer de passer sous silence les écrits et les paroles des gens de gauche et d’extrême gauche. Cela aurait pu être le cas si ces derniers s’étaient brusquement rétractés. Au contraire, comme il s’agissait en général de « révolutionnaires » et non pas de gauchistes-caviar – sans doute, d’ailleurs, les seuls qui n’ont pas renié leur foi soixante-huitarde – il a bien fallu les reconnaître, même si cela a été pour les marginaliser aussitôt. Pour les médias, Pierre Guillaume (directeur des Éditions de la Vieille Taupe), Serge Thion (chercheurs au CNRS) et le philosophe Roger Garaudy furent les enfants honteux des Damnés de la terre ! Les « Antisémites » de gauche, Roland Gaucher et Philippe Randa, éditions L’Æncre, 3e édition, 440 pages, 35 euros.
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Autres livres disponibles sur le drame israélo-palestinien
L’État juif. Essai d’une solution de la question juive, Theodor Herzl, 96 pages, 18 euros La publication du livre en 1896 entraîne simultanément une vive opposition dans le judaïsme officiel et chez les rabbins d’Europe occidentale, ainsi qu’un engouement et une reconnaissance importante parmi les Juifs d’Europe orientale. Pour commander ce livre, cliquez ici L’antisémitisme. Son histoire et ses causes, Bernard Lazare, 336 pages, 37 euros Il a semblé à Bernard Lazare qu’une opinion aussi universelle que l’antisémitisme – ayant fleuri dans tous les lieux et dans tous les temps, avant l’ère chrétienne et après, à Alexandrie, à Rome et à Antioche, en Arabie et en Perse, dans l’Europe du Moyen Âge et dans l’Europe moderne, en un mot, dans toutes les parties du monde où il y a eu et où il y a des Juifs – ne pouvait être le résultat d’une fantaisie et d’un caprice perpétuel, et qu’il devait y avoir à son éclosion et à sa permanence des raisons profondes et sérieuses. Aussi a-t-il voulu donner un tableau d’ensemble de l’antisémitisme, de son histoire et de ses causes ; il en a voulu suivre les modifications successives, les transformations et les changements. Pour commander ce livre, cliquez ici Parcours d’une famille juive, Jean-Bernard Fortis, 222 pages, 25 euros Les mots sur une histoire. La genèse de ce récit prend sa source un beau jour de mai 2003 autour d’un café alors que l’ami qui recevait l’auteur faisait passer de mains en mains l’ouvrage qu’il avait réalisé sur l’histoire de sa famille. L’idée d’écrire sur le parcours des siens fut un exercice de longue haleine puisque Jean-Bernard Fortis a voulu rendre hommage à ses parents, à ses grands-parents et à des cousins auxquels il porte une affection particulière. La rencontre de la famille maternelle issue de la bourgeoisie française et juive de l’Oranais avec son père né dans une famille juive italienne implantée depuis quatre cents ans dans cette région féconde où vivaient ceux qu’on appelait les juifs de Livourne ne fut pas le fruit du hasard. Pour commander ce livre, cliquez ici Histoire de l’antisémitisme, Jean Drault, 260 pages, 29 euros Histoire de la haine des Juifs en France, de l’Antiquité aux années 1940, d’un point de vue antisémite, par Alfred Gendrot, dit Jean Drault, journaliste, écrivain et membre de la ligue antisémite nationale de France, ayant collaboré à différents journaux d’extrême droite et condamné à la fin de la IIe Guerre mondiale. Pour commander ce livre, cliquez ici Regards contrastés sur les Juifs, Philippe Randa (présente), 226 pages, 27 euros Recueil de 4 textes. Ces auteurs réunis ici ont professé un anti-judaïsme pour certains obsessionnel, virulent et déclaré, tels les Allemands Adolf Hitler, Alfred Rosenberg, Joseph Goebbels, Julius Streicher ou le français Marcel Jouhandeau. Il a été certes plus limité pour le maître de l’opéra allemand Richard Wagner ou plus étonnant chez Georges Clemenceau, figure politique et militaire emblématique de la IIIe République française, connu comme un ardent défenseur du capitaine Dreyfus… Pour commander ce livre, cliquez ici
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