Description
Il a semblé à Bernard Lazare qu’une opinion aussi universelle que l’antisémitisme – ayant fleuri dans tous les lieux et dans tous les temps, avant l’ère chrétienne et après, à Alexandrie, à Rome et à Antioche, en Arabie et en Perse, dans l’Europe du Moyen Âge et dans l’Europe moderne, en un mot, dans toutes les parties du monde où il y a eu et où il y a des Juifs – ne pouvait être le résultat d’une fantaisie et d’un caprice perpétuel, et qu’il devait y avoir à son éclosion et à sa permanence des raisons profondes et sérieuses.
Aussi a-t-il voulu donner un tableau d’ensemble de l’antisémitisme, de son histoire et de ses causes ; il en a voulu suivre les modifications successives, les transformations et les changements.
Dans une telle étude il y aurait eu la matière de plusieurs livres, il a été par conséquent obligé de resserrer le sujet, d’en montrer les grandes lignes et d’en négliger le détail et n’a donc pas montré quel a été dans le monde le rôle intellectuel, moral, économique et révolutionnaire du Juif, rôle qu’il ne fait ici qu’indiquer.
Né au sein d’une famille juive, Bernard Lazare n’approuve bien évidemment pas l’antisémitisme qu’il juge une conception étroite, médiocre et incomplète, mais il tenté de l’expliquer. L’antisémitisme n’est pas né sans causes, aussi a-t-il cherché celles-ci. A-t-il réussi à les déterminer ?
C’est à ceux qui liront ces pages d’en décider.
Né au sein d’une famille juive établie dans le Midi depuis des siècles, Bernard Lazare (1865-1903), est un écrivain, critique littéraire, journaliste politique. Parmi ses autres œuvres, citons : Figures contemporaines, Antisémitisme et Religion, La Porte d’ivoire et Le Nationalisme juif. Il travaillait à deux autres livres : Le Fumier de Job et La Grenade, lorsqu’il tomba gravement malade et mourut à Paris à trente-huit ans.