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La piraterie barbaresque en Méditerranée XVIe-XIXe siècle (entretien avec Roland Courtinat)
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(propos recueillis par  Philippe Randa)

CourtinatRoland ‌

Les éditions de l'Atelier Fol'Fer viennent de rééditer le célèbre livre de Roland Courtinat La piraterie barbaresque en Méditerranée XVIe-XIXe siècle, préfacé par Évelyne Joyaux.
Né à Alger, Roland Courtinat a fait ses études au Lycée Bugeaud, puis à la faculté des Sciences d’Alger.

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« Pour les pirates maures,
au début,
la piraterie
est plus une forme
de djihâd,
une sorte de guerre sainte maritime
contre les chrétiens

qu’une source de profits »

‌ Couv Piraterie barbaresque

Comment est apparue la piraterie barbaresque ?

Après la chute de Grenade en 1492, la Reconquista est terminée. Je montre comment beaucoup de Maures refusent de vivre dans un monde chrétien et se réfugient en Afrique du Nord, base de départ de leurs ancêtres, le cœur rempli de haine contre la chrétienté. Ils n’ont qu’un seul désir : celui de se venger. Sur place, le peuple berbère souffre de la défaite de l’islam andalou. L’émotion berbère, attisée par les marabouts, explique la piraterie, car faute de pouvoir lever des armées à la reconquête de l’Andalousie, les navires maures vont semer la terreur et la désolation sur les côtes ibériques.

Vous démontrez qu’initialement, leur objectif n’était donc pas le simple brigandage ?

Pour les pirates maures, au début, la piraterie est plus une forme de djihâd, une sorte de guerre sainte maritime contre les chrétiens qu’une source de profits. J’en apporte les preuves. Ce n’est que plus tard, sous l’impulsion des Turcs, que la piraterie deviendra brigandage et les soldats de l’islam des pirates. L’essor pris par la piraterie étant devenu redoutable, les pirates s’associent entre eux, puis avec le souverain turc d’Alger. C’est l’ère de la piraterie barbaresque. Avec l’accord du souverain concerné, la piraterie devient alors une guerre maritime de prééminence religieuse entre l’islam et la chrétienté. Mais ce n’est pas la seule motivation, car apparaît aussi la notion de profit. La Régence d’Alger ne possède aucune économie publique et ne peut subsister que par la piraterie qui lui procure l’équilibre de son budget par la vente des marchandises capturées sur les navires arraisonnés, et, bien sûr, la vente des esclaves.

Vous décrivez également ce qu’était la Régence d’Alger ?

Au début du xvie siècle, le Maghreb est une mosaïque de roitelets plus ou moins indépendants. Certains même payent tribut à l’Espagne. Après bien des péripéties, Kheir-ed-Din, l’un des frères Barberousse se rend maître d’Alger. Très habilement, il offre au sultan de Constantinople la souveraineté de son nouveau territoire. Le sultan accepte d’autant plus aisément que cette suzeraineté lui permet de mettre un pied dans le bassin méditerranéen occidental. C’est ainsi qu’Alger devient la Régence d’Alger, possession turque, qui le restera jusqu’en 1830, soit 312 ans plus tard.

Vous parlez dans votre livre de la Taïffa des Raïs…

La plupart de ces capitaines-pirates, les raïs, sont des renégats issus des provinces misérables du pourtour méditerranéen. D’origine chrétienne ayant renié leur foi, ils sont recrutés par leurs aînés, souvent leurs ravisseurs.

Le frère bénédictin de Haëdo, lui-même captif à Alger, dénombre en 1612, parmi les 35 principaux raïs d’Alger, 24 d’ori­gine chrétienne. Ils sont réunis dans une corporation, la Taïffa, qui, avec l’Odjak de la milice des janissaires, forment les deux institutions dominatrices dans la Régence turque d’Alger. C’est la Taïffa qui, par ses prises, entretient la prospérité de la ville et de ses finances. C’est la Taïffa qui élit ou exécute à sa guise les deys d’Alger.

Dans votre livre vous présentez l’esclavage comme le corollaire de la piraterie…

Il n’y a pas d’esclavage sans piraterie. Le pirate fait des prisonniers qu’il vend ensuite sur le marché des esclaves ou qu’il garde dans sa part de prise pour compléter les rameurs de sa chiourme. En 1580, de Haëdo estimait à 25 000 le nombre d’esclaves chrétiens détenus à Alger. Le père trinitaire Dan en dénombrait 30 000 en 1634. Qui le rappelle de nos jours ?

Quand disparaît la piraterie barbaresque ?

Le dernier acte de piraterie remonte à 1823. L’Europe ne pouvait plus supporter la piraterie et l’esclavage en Méditerranée, champ d’action propice aux rapines, à la traite des femmes, au trafic des esclaves que je n’hésite pas à rappeler dans mon livre. Presque toutes les interventions navales contre la Régence d’Alger s’étaient soldées par des échecs. Ce n’est qu’à la réunion des puissances européennes à Aix-la-Chapelle en 1819, que le congrès mandate les gouvernements anglais et français pour notifier au dey d’Alger la volonté de l’Europe de voir supprimée la piraterie. Le dey d’Alger se moque de cet ultimatum. Après le « coup de l’éventail » donné au consul de France à Alger en 1827, le gouvernement français décide d’une intervention militaire. Contrairement à l’imagerie d’Épinal qu’on veut bien lui donner, l’expédition française n’est donc pas un honteux prétexte pour coloniser une contrée paisible et sans défense.

Reste-t-il encore des traces de ces pirates ?

La présence française s’est faite en Algérie avec des généraux qui avaient servi dans les armées de la Révolution, puis de l’Empire. De Cadix à Moscou, ces soldats français libéraient les peuples opprimés d’Europe au nom de la Liberté et des Droits de l’Homme. Arrivés à Alger, leur premier acte a été de détruire les quartiers pénitentiaires tristement célèbres, se souciant peu de la conservation de vestiges qui symbolisaient à leurs yeux la société médiévale qu’ils avaient partout combattu.

En revanche, les pirates se sont durablement installés en Provence pendant la totalité du xe siècle. On leur doit le Cannet des Maures, le massif des Maures, la forêt des Maures. Leur néfaste influence est également palpable dans un pays comme l’Italie à vocation maritime avec un immense balcon, tant sur la Méditerranée que sur l’Adriatique, et qui a finalement renoncé à cause de la piraterie.

Éditions de l'Atelier Fol'Fer, collection « Visages de l'Histoire », 204 pages, 27 €.

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Sur le même sujet, le livre de Les Barbaresques de Pierre Hubac

Couv Barbaresques ‌

Les Barbaresques ! On a coutume de les associer aux peuples arabes et musulmans. Or, l’auteur met en exergue le fait que les pirates et les corsaires, les marins donc, avaient pour une large part une origine européenne. Hommes auxquels leur patrie respective n’offrait que peu ou pas de perspectives d’obtenir liberté ou richesse, ou les deux. Encore moins une vie d’aventures. Une Histoire étonnante, passionnante, moins romantique qu’on ne le voudrait, où se croisent les sultans, les raïs, les deys, les beys, Barberousse le richissime corsaire, les amiraux Doria et Duquesne, les rois de France, le Bey d’Alger et son éventail…

Éditions de Nos chères provinces, collection « Aventures et Aventuriers », 308 pages, 35 €.

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Et parmi nos meilleurs succès :

La Francophobie médiatique

Mépris, moquerie et haine anti-française… Yann Dumas pubie aux éditions de L‘Æncre un livre appelé à faire date : La Francophobie mÉdiatique (page ci-contre). Patiemment, il a traqué dans les films, séries ou shows télévisés des Anglo-saxons toutes les remarques, attaques ou allusions anti-françaises : on ressort de la lecture de son ouvrage véritablement attéré : comment autant de haine, de mépris, de bassesse est-il possible ? Mais si impossible n’est pas français, les Anglo-saxons prouvent que pour eux, tout est pos­si­ble pour nous dévaloriser !
L'Æncre, 216 pages, 25 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici‌‌

Le Parti des forces nouvelles (1974-1984) : l’autre droite ‌

Novembre 1974. A peine un an après la dissolution d’Ordre nouveau, au moment où la France se retrouve plongée dans le centre-mou giscardien, un nouveau parti nationaliste voit le jour. C’est le Parti des Forces nouvelles.

Pendant 10 ans, ce parti va incarner une droite nationale dynamique, moderne, adaptée aux réalités de son époque. Le PFN a été, pour toute une génération de militants, l’un des laboratoires de ce qui allait devenir par la suite, de la fin des années 80 jusqu’à aujourd’hui, le grand retour de la Droite nationale sur le devant la scène politique française.

En ce quarantième anniversaire de la création du PFN, il nous a semblé intéressant de consacrer ce numéro 4 des Cahiers d’Histoire du Nationalisme à cette aventure qui marqua notre famille d’idées et qui continue à susciter bien des passions…

Nombreuses illustrations, reprise des textes fondamentaux :
■ Pour une nation nouvelle (1974),
■ Propositions pour une nouvelle droite politique (1979),
■ Perspectives d’actions (1982)
Synthèse nationale, 200 pages, 20 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici‌‌

Œuvres de polémique et de propagande – 1

• Les travaux du groupe d’Upsalla  • Les Peuples blancs survivront-ils ?

Le texte des travaux du groupe d’Upsalla a déjà été publié en 1959 et comme le rappelle Gaston-Armand Amaudruz, il est « le fruit d’hommes de sci­ence : anthro­po­lo­gues, éthologues, etc. » ; le texte Les peuples blancs survivront-ils ? a été publié, lui, en 1987. Cette œuvre constitue un document indispensable pour la con­naissance de l’histoire passée autant que contemporaine. Œuvres de polémique et de propagande, leur esprit critique reflète l’époque de leur création. Ces documents historiques sont de première importance pour mieux comprendre l’état d’esprit de ces femmes et de ses hommes qui virent, pour les uns, dans le fascisme ou le national-socialisme les seules forces capables d’abattre le communisme et le capitalisme en construisant l’Europe ; pour les autres, de construire la patrie socialiste ou capitaliste en combattant les régimes fascistes en Europe ou le national-socialisme allemand.
L'Æncre, 254 pages, 31 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici‌‌

Mitterrand Grand Initié

Nicolas Bonnal s’est intéressé au profil énigmatique de l’ancien président : ses grands travaux, d’inspiration maçonnique ou autre, son attitude de plus en plus « royale », allaient renforcer son intérêt pour le sujet… et voilà qu’avec le succès du roman Da Vinci Code le très grand public découvre les interférences entre histoire et ésotérisme, entre politique et machinations, entre les grands travaux de Mitterrand… et le méridien de Paris.
Déterna, 242 pages, 29 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici‌‌

Le Bastion. Nervis communistes et capos d’ateliers

Introduction d’André Gandillon

Un aspect méconnu de l’action menée par les militants nationalistes du syndicat Unité et Travail au sein de la Régie Renault 1960-1980

Le livre de Jean Ribailler nous plonge dans le demi-siècle qui a suivi la fin de la IIe Guerre mondiale, celui de la Guerre froide, dont les témoins disparaissent inéluctablement et dont l’esprit devient étranger aux jeunes générations. C’est dans ce contexte, au sein de cette Forteresse rouge qu’était l’usine Renault de Billancourt – le « Bastion » – qu’une poignée d’ouvriers a entrepris de mener une action syndicale au seul service des justes intérêts des travailleurs français. C’est ainsi qu’est né le syndicat ouvrier Unité et Travail nourri de la doctrine nationaliste. Un cas unique en France.
Déterna, 334 pages, 37 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici‌‌

Discours sur la violence

‌Causes et conséquences de l’ensauvagement de nos sociétés…

La violence, dans sa pluralité, est partout. Un sentiment profond d’ensauvagement de la société étreint quantité de citoyens qui se demandent jusqu’où ce phénomène les mènera. Dans son discours solidement référencé, Jean de Saint-Houardon a procédé à l’inventaire de toutes les violences identifiables pour ne traiter que celles qui aujourd’hui nous préoccupent et font l’actualité. Il en fait l’inventaire des causes, sans omettre les causes culturelles et identitaires. Il soumet à la réflexion des mesures qui pourraient être prises pour endiguer leurs effets.
Dualpha, 190 pages, 25 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici‌‌

Et parmi nos meilleurs succès :

‌Philip Kindred Dick et le grand reset de Tetyana Popova-Bonnal

Beaucoup considéraient Philip K. Dick comme un génie réservé à une minorité choisie. On citait surtout Ubik dont le nom résonne comme celui d’un dieu de l’étrange. Après des essais de lecture infructueux, de nombreux lecteurs finirent par découvrir ce monstre littéraire en 1982 grâce au film Blade runner. Échec commercial à sa sortie, cet opus fasciné (et pas seulement fascinant) devint ensuite le film-culte par excellence. Les puristes reprochèrent plein de choses à une œuvre qui dessinait les grands traits de notre époque mondialiste, dystopique et travaillée par l’image. Il fallut attendre d’autres films –  Total recall, Paycheck, Minority report – pour avoir une idée plus précise de cet univers « riche et étrange », digne des visions de Shakespeare et du baroque Don Quichotte.

Dualpha, « Patrimoine des Lettres », Préface de Nicolas Bonnal, 198 pages, 27 euros. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.

Guide pour une sécurité citoyenne de Henri Pétry

Citoyen actif pour une tranquillité préservée… Une alternative à l’idée de création de « milices » Beaucoup veulent que tous les citoyens soient armés. Ce n’est pas la volonté de l’auteur qui souhaite en revanche que la détention et le port d’armes de défense soit réorganisée – formation, entraînement – et que les conditions de la légitime défense soient plus claires pour toutes les personnes armées, qu’elles soient professionnelles, du public ou du privé, ou simples citoyens responsables. Plus précisément, tout citoyen doit pouvoir se défendre face à des individus de plus en plus agressifs, avec des moyens de défense adaptés après formation et avec un entraînement régulier.

Dualpha, « Patrimoine de l'Arène », 244 pages, 31 euros. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.

Les fantômes de Fresnes de Jean Bataille

Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Xavier Vallat, abbé Jean Popot, OAS, Terrorisme corse, QHS, Philippe Maurice : un ancien du Service d’Action civique raconte… En juin 1980, l’auteur a été incarcéré à Fresnes dans une affaire liée au terrorisme corse. Après avoir réussi tant bien que mal à échapper à la Cour de Sûreté de l’État, il se préparait à subir une longue peine. Mais pour le soldat politique n’est-ce pas un passage obligé ? Son séjour derrière les barreaux lui permit alors de côtoyer des personnages hors du commun, de vivre des situations exceptionnelles et surtout de découvrir, émerveillé, la bibliothèque de l’établissement qui avait été constitué, en 1944-1945, par des ministres, amiraux et hauts fonctionnaires du gouvernement de Vichy.

Dualpha, « Vérités pour l'Histoire », 292 pages, 35 euros. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.

La désinformation autour du Parti Communiste « français » de Michel Festivi

Cet ouvrage extrêmement documenté, relie en permanence l’histoire et l’actualité du PC « F », qui est toujours « une passion française », reprenant les positions récentes ou contemporaines d’un parti pas comme les autres, qui défend toujours des totalitarismes et des tyrans. Un livre à mettre entre toutes les mains, sans modération, pour se sortir des mensonges de notre histoire politique.

Dualpha, « Vérités pour l'Histoire, Préface de Francis Bergeron, 352 pages, 39 euros. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.

Les Maîtres de Maurice Barrès, de l’Académie française

Dante, Diderot, Sainte Thérèse, Lamartine, Les Maîtres romantiques, Pascal, Ernest Psichari, Ernest Renan, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo… Les Maîtres convoquent une longue théorie d’amitiés spirituelles, de Dante à Renan, de Pascal à Hugo, en passant par Rousseau ou Lamartine… et donne très fortement l’idée de ce qu’était un « maître » pour Maurice Barrès. Et cela, au besoin, par quelques antithèses. Transmettre, préserver, sauver de la mort est incontestablement le « beau souci » de l’auteur.

Dualpha, « Patrimoine des héritages », Préface de Jean-Luc Gagneux, 212 pages, 27 euros. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.

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