Description
Préface de Philippe Gibelin.
Voici un roman, plutôt une fable philosophique, éditée la première fois en 1969, encore plus forte, plus dérangeante, plus révoltante que Le Camp des Saints, roman de Jean Raspail.
L’auteur, Marcel Clouzot, frère du grand cinéaste, nous décrit une ville magnifique, ancienne, entourée de rempart censé la protéger de toute agression extérieure et lui assurer la paix et la tranquillité.
Comme dans la tragédie antique, les personnages sont des archétypes représentant les grandes fonctions qui doivent structurer la société : le Préfet, incarne le pouvoir politique, le Commissaire, Monsieur Baudruche, représente l’ordre public. Comme son nom l’indique, il n’a plus qu’une apparence de pouvoir. M. Leponte, directeur de l’Usine, est la puissance économique, capitaliste, devenue folle, préoccupé seulement de la croissance pour la croissance et qui organise déjà l’obsolescence programmée de sa production.
L’armée, n’existe plus que par un unique soldat qui bivouaque à l’extérieur des remparts car la Ville ne veut plus voir l’expression de la puissance, de la force, de son histoire qui s’est construite dans les combats.
Et pendant ce temps-là, les rats commencent à envahir la Ville. Ils sortent des égouts et commettent des « incivilités ». Bien sûr, le politiquement correct, les médias, le pouvoir, comme aujourd’hui, prêchent le « pas d’amalgame »…