Description
Franc-Maçon, jacobin, Napoléon avait tout pour plaire aux Juifs. Ils ont favorisé son ascension au pouvoir suprême. En retour, ils attendent de lui qu’il les favorise et, surtout, leur donne une égalité pleine et entière de droits. Les Juifs découvrent avec étonnement que l’Empereur est moins malléable que ne l’avaient été les assemblées révolutionnaires.
Il est vrai que les Juifs sont l’objet de critiques acerbes. L’Empereur n’hésite pas à dire au Conseil d’État : « On ne se plaint point des protestants et des catholiques, comme on se plaint des Juifs. C’est que le mal que font les Juifs ne vient pas des individus, mais de la constitution même de ce peuple : ce sont des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France. »
Napoléon veut que les Juifs deviennent des citoyens comme les autres. Pour cela, il convoque une assemblée des notables israélites dont les décisions seront adoptées par le Grand Sanhédrin.
Cette décision indigne les chrétiens de toutes confessions. Le Saint Synode fait lire dans toutes les églises de Russie une proclamation : « Pour achever d’avilir l’Église, Napoléon a convoqué en France les synagogues juives, rendu aux rabbins leur dignité et fondé un nouveau Grand Sanhédrin hébreu, le même infâme tribunal qui osa condamner à la croix notre Seigneur Jésus Christ. »
Ces « états-généraux » des Juifs que l’Empereur convoque reçoit pour mission de gommer les particularismes israélites afin que cette communauté mal vue des Français se fonde dans la nation pour s’y dissoudre.
Cet ouvrage magistral de Joseph Lémann est le dernier de la série consacrée par l’auteur à l’entrée des Israélites dans la société française. L’auteur dévoile tous les aspects méconnus de l’étrange face à face où Napoléon, géant de l’histoire humaine, a affronté le peuple juif.
Joseph Lémann (1836-1915) était le contraire de ce que l’on appelle aujourd’hui un raciste, voire un antisémite. Juif converti devenu prêtre catholique, il consacra toute son existence, jusqu’à sa mort en 1915, à tenter de convertir ses anciens coreligionnaires au christianisme. Son œuvre majeure représente le résultat de plus de vingt ans de recherches. Avec son frère jumeau monozygote Augustin, il a écrit environ 150 ouvrages, notamment relatifs aux rapports entre le catholicisme et le judaïsme, et sur le destin spirituel du peuple juif. Les deux frères fondèrent en 1892 le couvent Monastère Notre-Dame-du-Mont-Carmel à Haïfa pour les Carmélites, mais aussi plusieurs orphelinats et des écoles.
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chez le même éditeur
L’Entrée des Israélites dans la société française
Les Juifs dans la révolution française
Napoléon et les Juifs