Description
I. Un exploit de Michelot Moulin – Lever de rideau
II. Les trois morts de Perrine Dugué – Drame
III. Le Royaliste ou une interview agitée – Sotie burlesque
Même si la Terreur a pris fin avec la chute de Robespierre, le 9 Thermidor de l’An Il (27 juillet 1794), révolutionnaires et monarchistes continuent de s’affronter et le simple fait de transmettre des messages pouvait s’avérer extrêmement dangereux en ce Mardi-Saint 2 Germinal de l’An IV de la République (22 mars 1796 ; veille de l’arrestation de Charette !)… d’où le procès du martyre de la Sainte républicaine aux ailes tricolores avec l’enquête qui l’accompagne
« L’Histoire n’est qu’un mensonge sans cesse réécrit sur un brouillon sans cesse regratté ! », fait dire Gilles Raab à l’un des personnages ! À partir de là, comment pourrait-on lui reprocher le plaisir d’imaginer fort librement une conversation fictive entre deux personnages qui ont vécu il y a deux siècles, même s’ils sont censés précisément, eux, nous parler d’Histoire et en l’occurrence d’une histoire bien trouble dont l’essentiel nous vient d’une tradition orale évidemment sujette à caution.
Le problème à résoudre reste le même aujourd’hui : fautil au nom de la vérité historique s’interdire de narrer de belles et souvent de bien cruelles histoires ?
Voici, à travers cinq pièces (volume I et volume 2), quelques ébauches d’un « Théâtre Chouan », avec les figures du marquis de La Rouërie, de Michelot Moulin, de René Chouan, sinon d’inspiration chouanne avec quelques autres personnages plus anonymes; lequel théâtre, hors les cinéscénies et les reconstitutions historiques, n’existe pas encore vraiment puisque se voulant libéré des diktats étatiques et qui reste à écrire comme jadis furent écrits théâtres sacré, d’éducation, de divertissement, d’enquête, de propagande, d’art et d’essai ou d’enfumage…
En effet, à part la comédie qui traite le plus souvent des passions de gens ordinaires et dont l’étude de moeurs se retrouve de chaque côté de la Manche, si les Anglais ou les Espagnols, pour leurs tragédies, puisèrent abondamment dans leur propre Histoire, les Français, le plus souvent, s’inspirèrent de conflits et de passions de héros et de dieux de la Mythologie grecque ou romaine.
D’où, dans notre théâtre classique national, de Vercingétorix à Saint-Louis et de Jehanne d’Arc au moins exemplaire Louis XI, une carence quasi totale en personnages tragiques « nationaux » contemporains de notre Antiquité et de notre Moyen-Age qui se prêtent pourtant si bien à une dramaturgie puissante,
Et si, en même temps que peintres, sculpteurs et musiciens, voire architectes avec Viollet-le-Duc, nos écrivains romantiques s’y mirent à la suite d’Alexandre Dumas, Victor Hugo, Alfred de Musset, pour finir avec Edmond Rostand et Victorien Sardou, hors celui-ci avec son « Thermidor » qui créa quelques remous jusqu’à la Chambre des Députés, tous évitèrent soigneusement, sauf dans le roman dont la consommation isole et sélectionne, au lieu que le théâtre rassemble et vulgarise, de traiter de cette période révolutionnaire encore si proche.
Mais toutefois dont les passions qu’elle déchaîne plus de deux siècles après, ne semblent toujours pas apaisées comme viennent de le prouver, cent trente deux ans après « Thermidor », soixante cinq ans après « Pauvre Bitos » d’Anouilh qui y perdit ses lauriers républicains glanés pour son « Antigone » durant l’Occupation, les commentaires aussi injustes qu’incultes au film « Vaincre ou Mourir », pourtant bien retenu dans l’évocation des crimes contre l’Humanité de cette République qui se serait tant voulue exemplaire mais dont la violence continue toujours et dont la France continue d’être détruite.
Au général Travot qui le conduisait au supplice Charette dit: « Rien ne se perd jamais »; est-ce parce que le sang des innocents non plus, ne sèche jamais ?
chez le même éditeur
Théâtre Chouan – I
I. Le chouan blessé – Tragédie classique… II. Jean Chouan raconté par son frère – Tragi-comédie)
Théâtre Chouan – II
(I. Un exploit de Michelot Moulin – Lever de rideau… II. Les trois morts de Perrine Dugué – Drame…III. Le Royaliste ou une interview agitée – Sotie burlesque)
Les Fables de La Fontaine Rouillée, préface de John de Lafountain