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Question rituelle : Pourquoi un livre sur ce sujet et pourquoi maintenant ? Parce que dans le monde puéril et grotesque où nous vivons, la « Coke » (pour les non-initiés : la Cocaïne) est devenue, en dépit de son prix – c’est la drogue la plus chère –, le N°1 des « drogues dures ». Le Cannabis et ses dérivés, encore illégaux (peut-être plus pour très longtemps du fait de la démagogie intéressée des « chefs » politiques d’Occident), réputés « drogues douces » (c’est une absurdité médicale), restent bien entendu le n°1 absolu ; le marché Cannabis-Haschisch équivaut à cent fois celui de la Cocaïne, étant indispensable à l’économie rifaine, donc marocaine. Si la Cocaïne est devenue le dopant cérébral des petits maîtres de l’économie globale – où tout doit aller très vite et être d’un haut rendement –, mais aussi le stimulant des petits dieux et des princesses qui évoluent dans le monde quasi-virtuel du Net ou dans le milieu assez frelaté du spectacle et de l’évènementiel, enfin la drogue des Chevaliers de Dame Démocratie – soit les clowns des media et de la politique –, c’est tout simplement parce que cette drogue très dangereuse est bien plus qu’adaptée à notre monde factice : elle en représente le symbole. C’est la drogue de l’illusion de Puissance, une illusion brève (dans la durée d’effet de chaque prise) et fugace (dans l’espérance d’activité cérébrale de l’utilisateur). Contrairement à l’Héroïne ou à la Morphine, la « Coke » ne tue pas rapidement, mais elle provoque à bref délai – 5 ans, rarement 10 – un vieillissement cérébral accéléré : l’usure des capacités de réaction rapide et des prises de décisions efficaces. Elle est beaucoup moins le prélude à une grande carrière que la quasi-certitude d’entrée dans le monde très fréquenté des ratés alcooliques ! Parlez-vous des autres drogues… Bien sûr, sinon où serait le plaisir du rédacteur, qui est de tenter de faire réfléchir ses lecteurs ? Car des toxicomanies, il en existe de tous types, avec ou sans « drogue » au sens pharmacologique du terme. Le mot « stupéfiant » est devenu un grand classique au XIXe siècle, mais il rend assez mal la réalité de la toxicomanie, s’il évoque bien le désastre cérébral des gros abuseurs de Haschisch, de Khat, d’alcool éthylique ou d’opiacés. La toxicomanie sans drogue tangible – celle du fanatique religieux, politique, syndical, écolo de pacotille ou du moderne Hacker – a les mêmes effets que l’addiction aux drogues de synthèse ou végétales (car Mère Nature s’est avérée bien plus nocive encore que les chimistes au service des mafias). Toutes les formes de toxicomanie sont narcotiques, hallucinogènes, euphorisantes, enthousiasmantes… et provoquent souvent d’énormes dégâts sociaux. C’est à un voyage parmi les toxicomanies « naturelles » ou « élaborées » que je convie le lecteur, en lui infligeant le minimum indispensable de données historiques, biologiques et médicales pour lui permettre d’appréhender le Comment du phénomène toxicomaniaque… le Pourquoi étant abordé en conclusion, sans avoir la prétention de le traiter de façon exhaustive. Quid de la lutte contre les narco-trafiquants ? Ce n’est pas un problème médical, ni même politique – sauf lorsque nos « princes » sont vendus aux grands négociants ou sont eux-mêmes des toxicomanes, généralement à la Cocaïne. C’est un problème de Justice et de Police. Aux USA, pays de grande pourriture depuis la fin du XIXe siècle, mais dont les institutions de la fin du XVIIIe siècle étaient excellentes, la Police dépend de la Justice, aussi bien dans l’État Fédéral que dans les 50 États constitutifs de l’Union et dans les colonies qui ne disent pas leur nom. Les dealers et autres voyous surarmés qui se battent entre bandes rivales doivent être éliminés en cas de résistance aux forces de l’ordre : tout doit être fait pour qu’aucun voyou ne soit en mesure de tuer un passant innocent. La notion de « dommage collatéral », déjà assez immonde en temps de guerre, est inadmissible dans un État de Droit – une définition dont sont exclues de nombreuses villes d’Europe, des Trois Amériques, d’Afrique et du Proche-Orient. On reconnaît qu’en Orient Extrême, la lutte contre le banditisme & les trafics parallèles de drogues et d’armes est assez bien organisée. Comment aborder le problème social de la drogue ? Nul ne veut le comprendre dans le monde actuel ! Il en allait autrement durant les années de l’Entre-Deux-Guerres… ce qui déboucha sur un désastre parce que des mercantis ont profité de l’occasion pour usurper le pouvoir de décision. Le Pourquoi du phénomène Toxicomanie-Toxicomane peut seul expliquer l’ampleur de la question sociale qu’il pose et la ridicule inadaptation des réponses occidentales. La propagande gnangnan est tout aussi inefficace que les « injonctions thérapeutiques ». Ceux qui fournissaient autrefois les gros bataillons des croyants en un dogme religieux, syndical ou politique - tous sont d’essence strictement identique et ont pour but d’échapper à la condition humaine individuelle -, ceux qui sont déçus par l’effondrement des Châteaux en Espagne qu’offraient certains dogmes politiques ou religieux – on pense aux marxistes, authentiques « cocus politiques » du XXe siècle, mais aussi aux catholiques atterrés par le suicide clérical du Concile Vatican-II –, ceux qui veulent à tout prix transformer leur néant personnel en « brèves de comptoir » – si l’on préfère : les « psychopathes », fruits pourris de l’éducation laxiste qui a triomphé dans les années 1960, à la suite des stupidités de Freud et autres fruits avariés d’une éducation familiale putride… tous ces déboussolés (variante : ces « paumés »), ces « abandonnés de dieu et de l’univers » sont des candidats aux « Paradis artificiels ». Que l’on apporte un idéal aux jeunes (et aux moins jeunes) et seuls persisteront les incurables de la toxicomanie, ces individus qui ont refusé de vivre en hommes et en femmes authentiques, et qui mourront de leur choix, stupide, mais adapté à leur pathologie mentale. Des Drogues et des Hommes, Dr Bernard Plouvier, éditions L’Æncre, 286 pages, 31 euros
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