Description
Un idéal fraternel fracassé
Enfant de la guerre, l’auteur avoue en riant qu’il est tombé quand il était petit dans le chaudron du patriotisme mais il paraît évident qu’il n’en est jamais ressorti. Il explique d’ailleurs que cette ambiance charnelle dans laquelle il a vécu sitôt né s’est renforcée spirituellement par la lecture des récits de nos héros, de Roland à Clostermann.
Enfin, il a trouvé à la lecture de Kipling des hommes issus d’une autre culture heureux de servir et mourir pour une patrie qu’ils admiraient. Le film tiré du poème épique Gunga Din, harki avant l’heure, acheva de le convaincre.
À 18 ans, militaire au Maroc, il constatait ce même sentiment chez les Assés, les Mokkadems et tous les supplétifs combattant dans nos rangs. À 20 ans, à Paris, il discernait à la PJ la même foi chez ses collègues musulmans.
En Algérie, enfin, il notait le même élan chez les Harkis du Commando de Chasse et décidait de servir dans une unité supplétive. De nos jours, le terme « harkis » est utilisé par simplification pour le public métropolitain et regroupe, outre les supplétifs, les groupes d’autodéfense, les groupes mobiles de sécurité, les Moghaznis, les policiers et même les Engagés. Il s’agit en fait de tous les « musulmans » ayant servi leur patrie, la France, entre 1954 et 1962.
Ce récit est un ultime hommage à tous ses frères d’armes qui « de Dunkerque à Tamanrasset » ont cru en la parole d’un général-président qu’ils admiraient et en sont morts.
« Harkis, paraphrasant Kipling je vous le dis sans détours : “Vous étiez meilleurs que nous !” »
Patriote dès treize ans, l’auteur s’engage à 18 ans, sert dans la police au Maroc, puis à la Police Judiciaire de Paris. En 1959, il réintègre l’Armée comme 2e classe dans un Commando de chasse avant de servir dans une Unité de supplétifs. Après le référendum d’abandon, il quitte le service public. Il assiste à la haine organisée en France contre les Pieds noirs et constate avec rage le rejet des Harkis, décidé par le président De Gaulle.