Description
Préface d’Alain Sanders
Quand Albert Bonneau, « l’homme aux mille romans », publia Vie et Aventures de Buffalo Bill, ouvrage quasiment introuvable aujourd’hui, en 1941, il ne manqua pas de souligner : « Aucune biographie ou vie romancée de ce genre n’ayant encore été éditée chez nous depuis la guerre, nous avons puisé notre documentation à des sources uniquement américaines. »
Notons la date de publication de cette biographie romancée aux Éditions Fernand Nathan : 1941. En pleine occupation, il n’était pas évident d’avancer avoir des sources « purement américaines » au risque de subir les foudres de la censure allemande.
Mais Albert Bonneau, auteur de romans héroïques, n’était pas du genre à se laisser impressionner. Et encore moins quand il s’agissait de raconter, en l’occurrence, la vie et l’œuvre du colonel William Frederick Cody que les Français avaient pu découvrir, via le Wild West créé en 1883, en France.
Les héros ne meurent jamais. La preuve, c’est que la légende de Buffalo Bill est toujours vivante et que l’on (re)découvre avec bonheur son histoire sous la plume d’un Albert Bonneau fasciné par le Far West et ses personnages mythiques. Ouvrez ce livre et rêvez : Sitting Bull, le Pony Express, Annie Oakley, Wild Bill Hickok, continuent de galoper à tout jamais dans la mémoire collective des peuples.
« Buffalo Bill a vraiment existé ! Et même si une partie de ses aventures relève de l’imagination débordante d’un journaliste de l’époque : Ned Buntline (de son vrai nom Edward C. Johnson) il en reste suffisamment d’authentiques pour remplir un livre. Ce livre écrit en 1941 par Albert Bonneau est paru alors que la France était sous la botte allemande et que les héros américains étaient personae non gratae, et qu’Albert Bonneau indiquait dans son avantpropos s’être appuyé sur des sources purement américaines pour écrire son livre. De son vrai nom William Frederick Cody, Buffalo Bill est né en 1846 en Iowa. Il ne sera surnommé Buffalo Bill que bien plus tard, en 1867 : engagé par la compagnie de chemin de fer du Kansas, il avait à charge d’assurer la subsistance en viande de milliers d’ouvriers. On dit qu’en dix-huit mois il abattit 4 820 bêtes ! Il s’était tout d’abord fait connaître sous le nom de colonel Cody lors de ses exploits d’éclaireur contre les Indiens pour le compte de l’armée. Pendant la guerre civile américaine, son père ayant été blessé par des partisans sudistes du Kansas, il s’engagera dans l’armée nordiste (qui s’illustra par la suite par les massacres des Indiens, façon Custer). Plus tard il conçut une formidable entreprise de spectacle : le Buffalo Bill ‘s Wild West Show. Des centaines de participants, de vrais Indiens, des chevaux, des bisons, des diligences. Le plus grand chapiteau du monde ! En 1883 il débarque pour la première fois en Europe. Londres, Paris (sur le champ de mars), Marseille, le spectacle déchaîne l’enthousiasme des foules. Son dernier passage en France date de 1905. À partir de 1908 le cinéma s’empare du western et en 1910 le Wild West Show met la clef sous la porte. Le 9 janvier 1917, alors qu’il fait de la figuration dans un spectacle de music-hall, pour vivre, il ressent une terrible douleur dans la poitrine et meurt le lendemain. Il aura droit à des funérailles nationales » (Mémoires d’Empire).