Description
Il y a de la tendresse chez Chard. Et d’abord pour les « petites gens » de chez nous. Ceux-là qui bossent, subissent, se taisent, ne se plaignent jamais. Des survivants. Des résistants parfois. En voilà un nouvel exemple avec cette chronique d’un quartier jadis emblématique de Paris. Mieux que ça : une paroisse. Naguère prestigieuse. Aujourd’hui dévolue de plus en plus à la fripe et à la bouffe…
Un retraité paisible. Sa nièce dans la panade qui vient tout bouleverser. Des gays en mal d’adoption. Des personnages de notre époque. Une tranche de vie. Une étude que n’aurait pas désavouée l’entomologiste Fabre…
De la sociologie ? Il y a un peu de ça. Dans un siècle ou deux, les chercheurs qui tenteront d’expliquer ce qu’on était et ce qu’on est devenu s’appuieront sur ce Paroissien de Saint-Germain-des-Prés. Tout y est. Et même le souci de se dépêcher d’en rire plutôt que d’en pleurer.
« Chard à coups de fusain, Chard la pamphlétaire. Ceux qui la connaissent mieux – et qui ne l’en aiment que plus – savent que c’est – aussi – une illustratrice recherchée, un peintre reconnu et l’auteur d’albums (textes et dessins) qui sont autant de chroniques précises et acerbes d’une France qui se délite (…) Une chronique ? Oui. Mais bien plus que ça : une étude sociologique. Dans un siècle ou deux, quand les chercheurs tenteront d’expliquer la fin d’un monde – délicieusement franchouillard –, ils s’appuieront sur ce Paroissien de Saint Germain des Prés. Parce que tout y est dit de notre décadence. Avec, Chard oblige, un supplément d’âme » (Alain Sanders, Présent).