Description
Préface de Gérard Bramoullé.
Repères sur leur chemin
« Tout est permis contre vous ; vous êtes hors la loi,
c’est-à-dire hors l’équité, hors la raison, hors le respect, hors la vraisemblance ;
on vous attribuera des paroles que vous n’avez pas dites,
des lettres que vous n’avez pas écrites, des actions que vous n’avez pas faites » Victor Hugo, L’exil.
En 1954, Jean-Louis Bardois a 10 ans. Il ne fêtera pas ses 18 ans dans son pays natal… L’école Volta d’Alger, les louveteaux, les scouts, le temps des chagrins terribles : « Dien Bien Phu est tombé… », Orléansville dévastée par le tremblement de terre, les meurtres de la Toussaint 1954, puis Bône à l’été 1955 avec ses voitures calcinées lors de sauvages embuscades, suivies des bombes meurtrières dans Alger (cette ville si belle qu’il est inimaginable de penser devoir la quitter un jour), le lycée E.F. Gautier, l’Agelca (association des élèves et lycées et collèges), dirigée par Jacques Rozeau, son journal Le Bahut, vendu avec enthousiasme aux belles heures de l’espérance de mai 1958 : drames, violences, parjures, exils deviennent les repères de l’adolescence…
Et après ? Après, ce sont cinquante ans de silence d’un peuple banni du souvenir, victime muée en coupable, enseveli sous le sarcophage d’une Histoire-fable, inventée par de très provisoires vainqueurs…
Alors, ce livre se veut une des clefs du sarcophage : de l’Antiquité à la Régence turque, de la Conquête française qui allait délimiter le territoire devenu Algérie jusqu’aux différentes étapes de la présence de la France, l’aménagement du pays et ses gouvernances, la société de l’Algérie au seuil de la rébellion, les épisodes conflictuels qui aboutissent à la sécession, les acteurs de la politique française de l’époque, leurs interventions et leurs discours replacés, enfin, dans leur contexte et leur chronologie…
Le regard de l’auteur, aussi scrupuleux qu’accessible, est comme un sommaire, un classeur pour situer dans le temps le chemin parcouru par les Français d’Algérie et l’abondante littérature rapportant ces épisodes…
Jean-Louis Bardois est la cinquième génération par sa mère, la première par son père né à Brest : ses racines familiales sont ainsi très représentatives du peuplement européen de l’Algérie…