Description
Trois ouvrages sont regroupés dans ce volume :
Huit jours chez M. Renan a été écrit quand Maurice Barrès débutait dans les lettres et quelques pages même quand il était étudiant ; d’autres, plus anciennes, qui devaient être réunies sous ce titre, ont paru dans le Voltaire au mois de mai 1886. L’auteur ne s’attendait pas au scandale qu’il causa involontairement dans l’entourage de M. Renan : « Les amis de ce grand homme eussent voulu que je le traitasse avec plus de réserve qu’il n’avait lui-même traité les héros et les saints. Ils disaient, en levant leurs bras, qu’il était un auteur vivant. Pitoyable raison ! Que pour les gens de l’Institut, des salons et de sa famille, M. Renan fût un homme en chair et en os, c’est possible, c’est indéniable, et par la suite moi-même je le vis sourire, parler, manger, mais pour moi, dans ma petite chambre d’étudiant ignoré, il était trente chefs-d’œuvre sans plus, que mon âme seule animait. Vivant, le vieux M. Renan pour le jeune M. Barrès ? Quelle folie ! Croyez-vous donc qu’il soit jamais venu s’asseoir à ma table de la bibliothèque Sainte-Geneviève ? »
Taine et Renan est constitué d’une dizaine d’articles publié dans divers journaux et revues, recueillis et commentés par Victor Giraud pour qui « ces articles ne constituent assurément pas une étude complète et méthodique sur les deux grands écrivains qui ont dominé toute la pensée française de la fin du XIXe siècle. Mais ils ont paru curieux, suggestif pleins de vues pénétrantes, de vives et perçantes formules, et l’on y peut suivre comme à la trace ce passionnant phénomène psychologique qu’il est si rare de pouvoir observer avec quelque détail : l’action d’un esprit sur un autre esprit. Les historiens, les moralistes et les lettrés jugeront sans doute qu’il y avait lieu de tirer ces pages perdues, presque inédites, de l’oubli. »
Ses souvenirs sur Stanislas de Guaita, occultiste et poète français, cofondateur avec Joséphin Peladan de l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix, est un hommage à cet ami rencontré au lycée de Nancy, vers 1880 qui le fit adhérer plus tard au martinisme et dont il préfaça l’une des éditions d’Au seuil du mystère.
Maître à écrire des principaux écrivains français du XXe siècle, de Montherlant à Mauriac, d’Aragon à Drieu La Rochelle, Maurice Barrès (1862-1923) joua en même temps un rôle essentiel dans l’Histoire des Idées puisqu’il fut, littéralement, l’inventeur du nationalisme français.
Du même auteur
aux éditions Dualpha
Loi sur la laïcité : La grande pitié des églises de France
Témoignages sur Renan, Taine et de Guaita
Dans le cloaque, préface de Jean-Luc Gagneux