Description
2 coups de dé pour une victoire et un échec
Le lecteur se demandera pourquoi juxtaposer une étude sur le débarquement américain en Normandie effectué à Omaha Beach le 6 juin 1944, et la contre-offensive allemande lancée dans les Ardennes belges le 16 décembre de la même année.
La raison en est que, dans les deux cas, la puissante machine de guerre des États-Unis, qui misant sur son écrasante supériorité matérielle croyait la victoire acquise, s’est trouvée provisoirement mise en échec.
Ceci principalement pour avoir sous-estimé un adversaire jugé aux abois, et par défaut du facteur de décision primordial que constitue le renseignement : sur les plages de Normandie, l’on n’attendait que peu de résistance ; dans les forêts des Ardennes, on n’imaginait pas que la bête jugée mortellement blessée se retournerait, tel un sanglier bousculant les chiens qui l’acculent.
Certes, l’hallali n’en a été que différé : la meute était trop nombreuse et le chasseur voulait à tout prix la peau de la Bête.
Dans tous les cas le parallèle entre ces deux batailles est riche d’enseignements, dont le principal est sans doute qu’à la guerre comme ailleurs les moyens ne sont pas tout : le désastre a été évité le 6 juin à Omaha grâce au courage des fantassins américains, et dans la seconde quinzaine de décembre en Belgique par la présence d’esprit de certains combattants et la ténacité des parachutistes – justement des rescapés de Normandie.
Il n’empêche qu’à l’époque, à l’annonce des évènements, les Français imaginaient les Allemands rentrant sous peu dans Paris « comme en 40 », et craignaient la mise en service de nouvelles « armes secrètes » qui changeraient le cours de la guerre : les V2 ne tombaient-ils pas déjà sur Londres et Anvers ?