Description
Si tu ne donnes pas à ce que tu considères beau, une autre substance que celle qui nous apparaît physique et sympathique, alors jette-toi du haut de ton inculte tristesse. L’idée n’est pas de vouloir travestir son esprit, mais de lui éviter l’écueil de l’apparente emprise des évidences, alliées au conformisme.
Celles-ci se sont rendues maîtresses de l’intellect à la fois crédule et incrédule, sur le modèle unilatéral d’une réflexion scannée par l’image. Comprends-tu, si tu trouves la forme belle, et qu’en cette forme, la beauté ne t’inspire qu’une leçon de choses même sublimée par l’idée, ton réflexe à matérialiser pour théoriser, te promet au règne de la rusticité fardée.
Pour ma part, derrière la forme belle, je vois le génie naturel d’un enchantement divin, qui invite à l’ébauche d’une réflexion exigeante et soignée. Il en est de même de l’informel talent où l’esprit s’illustre, de l’intelligence qui habite ou non les têtes plus ou moins à la fête. Je n’y mets pas un point d’honneur, et n’en fait pas l’icône de mes caprices. Simplement, s’impose à moi cette évidence maîtrisée, comme la moins simple des réalités incertaines qui s’illustrent plaisamment.
Bel esprit dans un vilain corps, ou esprit vulgaire dans un corps de rêve, les dieux sèment en ce monde, mais ils ne sont pas maîtres des combinaisons qui, selon certains, proviennent d’un karma. Le doute est permis. En revanche, sans que doute s’installe, ce qui est laid ou grossier a pour incidence sur l’âme son instinctif retrait, ou son existence mort-née.
Cet au-delà a un goût de sélection naturelle, et en notre monde manifesté, je suis irresponsable de ses effets sur mon âme enflammée. Je ne suis donc justiciable, même en l’esprit de ce que j’exprime, à l’appel du simple constat des aliénations sanctifiées au crépuscule des âmes.
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