Description
Avant-propos de Jean Mabire
Allocution prononcée par Pierre Duverger
Introduction par P. A. Piorry, membre de l’Académie de Médecine
La question de la mort apparente et des inhumations prématurées est une question qui, depuis longtemps, a attiré l’attention des législateurs et des savants. Aucune perspective n’est plus redoutable, en effet, que celle d’être enterré vivant ; et par tous les moyens possibles on doit s’efforcer de la prévenir.
Un anatomiste célèbre, Winslow, fut le premier qui fit des études sérieuses sur ce sujet. En 1740, il publia sur la mort apparente une dissertation dont la conclusion était, qu’à l’exception des indices fournis par la décomposition cadavérique, il n’existait pas de signes certains de la mort…
Quand il publie De la mort apparente en 1866, Gustave Le Bon affronte un problème posé globalement aux grandes villes européennes modernes. Comment s’assurer légalement qu’une personne est effectivement décédée, quels délais ou quelles mesures respecter, quelles lois à définir ? (Jusqu’au détail nécessaire d’une cloche dans les morgues…).
S’il s’agissait d’une simple question de médecine, tout irait vite. Mais la médecine aujourd’hui encore se confronte à un inconnu majeur : mort cérébrale, comas thérapeutiques, la façon dont une cellule émet pour son organisme le signal de sa mort nous demeure globalement une énigme, et continue de poser des problèmes éthiques et juridiques insolubles. Mais c’est bien sûr une porte symbolique qu’on ouvre : les morts-vivants, et ceux qui sortent à la nuit de leur tombe, ou ceux qu’on déterre avec les traces manifestes d’un effrayant combat pour échapper à la tombe.
Comment avoir confiance dans les signes de la mort, et lesquels sont fiables, si chaque fois une histoire prouve le contraire ?
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