Des drames de la passion, de la cupidité, du vice…
Le flâneur indolent musarde en Picardie, attentif et admiratif devant les monuments, les châteaux, les cathédrales, les vestiges du passé. Son œil goûte les demeures médiévales et son pas l’entraîne dans les ruelles sinueuses où s’est édifiée une partie de l’Histoire de France, loin des palais où régnaient les rois.
Il chemine et sa mémoire évoque les grandes heures de notre pays à travers ses rois, ses empereurs, ses présidents : son imagination se débride, transpose, fleurit, enjolive.
Seulement… Sait-il qu’ici le long de ce trottoir sur lequel il avance, derrière cette façade que son regard caresse ou dédaigne, s’est déroulé un crime atroce qui, en son temps, défraya la chronique ? Les habitants de la maison ou de l’immeuble le savent-ils eux-mêmes ?
La famille qui campe aux abords d’une ferme attrayante, coquette sous le soleil du mois d’août, a-t-elle idée que derrière ses murs épais se cache le souvenir de sanglants massacres ? Le jeune couple, venant de signer son bail de location, imagine-t-il qu’il dispose ses meubles à l’endroit même où gisait le cadavre d’une victime égorgée ?…
Ces crimes ont été choisis de manière tout à fait subjective pour les raisons qui viennent d’être invoquées, mais aussi, pour certains d’entre eux, leur notoriété médiatique comme l’évasion de Jacques Mesrine à Compiègne, puis sa tentative d’assassinat contre un journaliste dans la forêt de Chantilly. Le lecteur verra également que la Picardie n’est pas en reste pour les serial killer, genre criminel particulièrement développé Outre-Atlantique.
La plupart de ces crimes, lorsque leur auteur a été identifié et arrêté, ont fait l’objet de sanctions judiciaires fortes puisque pour certaines d’entre elles, elles ont été jusqu’à la peine de mort. Le bourreau, André Obrecht, et ses aides ont, plus d’une fois, dressé les bois de justice dans la cour de la prison d’Amiens. Certaines de ces exécutions sont ici relatées.
« La criminalité n’est pas apparue avec les gangs ethniques du 93 et ne s’est jamais limitée géographiquement à un seul territoire. Nulle époque, nulle région, ne fut épargnée par ce phénomène qu’on croirait presque universel. Ceux qui en doutent n’ont qu’à se plonger dans Crimes en Picardie, chronique judiciaire rédigée par notre ami Philippe Randa et Jacques Béal (parution originelle en 1993), qui nous relatent les plus abominables meurtres commis dans la seconde moitié du XXe siècle.
Crimes passionnels, boucheries orchestrées par des désaxés, séries noires de psychopathes, rien n’a été épargné à cette région qui pourtant semble d’une tranquillité quasi monacale. Mais comme nous met en garde l’adage, il n’est pire eau que l’eau qui dort.
À la manière de nouvelles littéraires, ces crimes horripilants sauront fasciner les férus de séries noires, amateurs de gore et curieux de l’horreur » (Rémi Tremblay, Présent).
